BEN GRANFELT : Melodic Relief

Originaire d’Helsinki en Finlande, Ben Granfelt est un guitariste talentueux qui n’en est pas à  son coup d’essai (une dizaine d’albums et des collaborations avec divers artistes comme Wishbone Ash, Leningrad Cowboys ou Gringos Locos). Son dernier album en date témoigne de l’amour qu’il voue à la guitare instrumentale. Ici, pas question de vocaux ou autres lignes de chant. Cet album s’adresse aux fans de guitares Rock/Hard hyper saturées. Les gratteux en auront pour leur argent.

Le disque démarre avec « El Gringo’s Revenge », un titre speed oscillant entre blues rock et hard (comme les « guitar heroes » des années 90) qui rappelle légèrement le style de Richie Sambora.« Oh Yeah » est un morceau mid tempo avec une construction d’accords et un refrain un peu à la Steve Morse (comme sur « Arena rock » en 1991). Le refrain
de « Still Waiting », un slow mélodique, fait penser à Jeff Beck (sans doute en raison du toucher de cordes et du travail des doigts). « Melodic Relief » est un bon Blues Rock qui balance bien avec un refrain accrocheur à la tierce et
« Back in time », d’inspiration purement Rock, bénéficie d’une montée d’accords compliquée mais intelligente.
Impossible de ne pas évoquer Gary Moore à l’écoute de « GMT », une belle ballade qui fait penser à la période fusion/hard de l’irlandais à la gueule cassée, tant par la progression d’accords que par le solo final (remember « Sunset » avec Cozy Powell ou « I Can’t Wait Until Tomorrow »).  « New 7 », un titre hard au tempo moyen,
fait de l’œil à Mickael Schenker (« Into The Arena » ou « Samuraï »).

Par contre, moins intéressants, « GTR Tech », « The Riff Song » et « Because We Still Can » subissent les affres de la redite et du remplissage. Cela n’ôte en rien aux qualités de cet album : sons de guitare démentiels et virtuosité de grande classe.

Ben Granfelt, très doué et doté d’une technique et d’un toucher indéniables, peut accéder au rang convoité de « musicien pour musiciens ». Et même si son nom n’est pas connu du grand public, sa carrière et ses disques
parlent pour lui.

Olivier Aubry